Attentat du 14 juillet 2016 à Nice: des victimes seraient encore sous les radars de la justice

Lors du dernier comité local d’aide aux victimes les associations ont fait part de certaines inquiétudes avant l’ouverture du procès en appel le 22 avril à Paris.

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Stéphanie Gasiglia Publié le 05/04/2024 à 07:25, mis à jour le 05/04/2024 à 07:25
Près de 8 ans après le drame, certaines victimes ne se seraient encore jamais fait connaître, selon les associations. Photo d'archives Jean-François Ottonello

Le 14 juillet 2016, entre 25.000 et 30.000 personnes étaient réunis sur la promenade des Anglais, lorsque le camion a roulé, implacable, sur la foule, faisant 86 morts et près de 500 blessés...

Lors du procès, en 2022 devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, les parties civiles sont progressivement montées, au fil des jours d’audience, de 875 à 2200, soit 10% des personnes présentes le soir du drame.

"Des personnes en errance totale"

Des victimes de l’attentat sont-elles encore sous les radars du système judiciaire? Oui, se désole Celia Viale, coprésidente de Promenade des Anges.

Et, la jeune femme, qui a perdu sa maman dans l’attaque terroriste, l’a dit lors du dernier Clav, comité local d’aide aux victimes, dont le compte rendu, que nous avons pu lire, a été envoyé à toutes les parties, le 15 mars dernier.

"Des personnes en errance totale, sans aucun suivi, ne se sont pas encore manifestées auprès de la justice. Jusqu’à quand peuvent-elles encore porter plainte?", a interrogé l’artiste plasticienne de presque 30 ans, réputée pour ne pas avoir sa langue sans sa poche.

Et peuvent-elles se constituer partie civile pour le procès en appel qui s’ouvre le 22 avril devant la cour d’assises spécialement composée de Paris? "La constitution de partie civile est irrecevable pour la première fois en cause d’appel", indique un magistrat.

"Au départ, on nous a dit que c’était possible, on nous a envoyé vers Paris, alors on a essayé de se renseigner et finalement on a compris que ce n’était plus possible pour elles, mais ce n’était pas très clair", se désole Celia Viale qui pense à toutes les victimes encore laissées pour compte.

"Je trouve incroyable qu’on leur réponde, circulez, il n’y a rien à voir", souffle-t-elle.

"Je réfléchis à une solution juridique"

"Je confirme que des victimes du 14 juillet qui ne se sont encore jamais constituées partie civile sont effectivement en errance", réagit Me Philippe Soussi, l’avocat de nombreuses personnes dans ce dossier.

Il révèle: "J’en ai moi-même reçu plusieurs ces dernières semaines et elles sont en grande détresse". Le conseil niçois assure: "Je réfléchis à la solution juridique qu’il est possible de leur apporter".

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