Médecins traitants, urgences... On vous présente le "guide pratique" du soin dans le Mentonnais

Remédier à la "bobologie" ne se résume pas à se rendre aux urgences de La Palmosa. Une procédure claire est en place pour que tout le monde, patients comme soignants, soit gagnant.

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Alice Rousselot et Maxime Rovello Publié le 02/04/2024 à 15:45, mis à jour le 02/04/2024 à 15:58
Le message est clair, pour une solution d’accès au soin, le mieux reste d’appeler le 15. Photo Cyril Dodergny

Dans le pays mentonnais, le parcours vers les soins est un chemin qui n’est pas forcément une ligne droite vers les services des urgences. Alors que faire si j’ai besoin d’un médecin? La communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de la Riviera française (1) dispose d’un système bien rodé.

Première chose: j’habite sur le territoire et je dois avoir un médecin traitant. "Nous avons fait une campagne où nous sommes allés chercher les patients qui n’avaient pas de médecin traitant. Aujourd’hui, quand on regarde les chiffres de l’assurance maladie, la quasi-totalité des habitants du secteur en ont un. Cela doit constituer le premier réflexe en cas d’un besoin en soins: il faut contacter son médecin traitant", pose le docteur Jean-Louis Gerschtein, président de la CPTS de la Riviera Française.

En cas d’indisponibilité du médecin traitant pour diverses raisons (indisponibilité, injoignable, pas présent sur le territoire etc.), on revient alors sur le flux commun qui est le suivant: appeler le 15.

Evolution du 15

"Nous avons repris les attentes de l’ARS mais nous l’avons adapté à notre territoire, reprend Jean-Louis Gerschtein. Le 15 est toujours actif mais ce qu’il y a derrière, ça a complètement évolué depuis un an et demi."

"Les situations compliquées, comme la crise des urgences avant l’été 2022, sont créatrices d’outils et d’organisation. Cela a abouti à la création du Service d’accès au soin [SAS, voir encadré] ", ajoute Mylène Ezavin, directrice de l’hôpital La Palmosa à Menton.

Au bout du fil, un assistant de régulation médicale va qualifier la demande (urgence vitale ou ressentie), puis basculer l’appel vers le Samu ou vers la régulation de médecine générale selon la gravité de la situation. Dans d’autres cas, l’appel va être redirigé vers la CPTS.

85% de réponses positives

"Nous sommes le premier territoire du département à s’être structuré pour répondre au SAS, précise Jean-Louis Gerschtein. De notre côté à la CPTS, nous avons une liste active, en temps réel, qui répertorie les médecins qui travaillent et sont susceptibles d’être engagés. On s’est organisé pour répondre rapidement aux attentes. Notre taux de réponse aux sollicitations du SAS est à 85%; Quand on ne répond pas, c’est que la demande est jugée non-pertinente."

"L’hôpital n’est pas la première réponse, on ne prend pas en charge le premier recours, précise Mylène Ezavin. Même si ce territoire fonctionne de manière un peu différente des autres, on travaille de manière intégrée avec la CPTS. Par exemple, dans la totalité des établissements publics, on retrouve trois maisons de santé pluridisciplinaire, celle du littoral, de la Roya (Breil et Tende) et Sospel, fruit d’une collaboration ville-hopital. Depuis septembre, il y a un comité de direction commun. On se coordonne entre nous et l’hôpital est facilitateur."

 

1 - La CPTS de la Riviera française couvre l’ensemble du territoire de la Carf ainsi que la commune de Cap-d’Ail.

Qu'est-ce que le SAS ?

Lancé dans le cadre du Pacte de refondation des urgences et réaffirmé lors du Ségur de la santé, le Service d’accès aux soins (SAS) entend "répondre à la demande de soins vitaux, urgents et non programmés de la population partout et à toute heure" en cas d’indisponibilité du médecin traitant.

Après une période de test dans treize régions, sa généralisation dans tout le pays est prévue courant 2024. Concrètement, lors d’un appel au 15, l’assistant de régulation médicale du SAS a pour mission de qualifier le besoin, de manière à donner un conseil médical, proposer une téléconsultation, réserver une consultation, mobiliser le Samu… Une réponse est garantie sous 30 secondes.

Entre mai 2023 et début octobre 2023, le territoire a reçu plus de 300 appels émanant du SAS.

Le futur plateau des urgences abritera une maison médicale de garde sécurisée. (Archive C. D.).

La montée en puissance des gardes la nuit passera par la refonte des urgences

À ce jour, un seul cas de figure pose encore problème: les bobos survenant le soir ou les week-ends, en dehors des horaires d’ouverture des cabinets médicaux et maisons de santé. Car Jean-Louis Gerschtein le reconnaît: il n’y a pas de réponse aujourd’hui, sur le littoral, pour les problèmes qui surviennent entre 20h et minuit. Entre minuit et 8h, seules les réelles urgences sont traitées.

"Les médecins généralistes ne veulent pas être seuls. La question, c’est de savoir comment être attractifs pour participer à ce tour de garde car c’est une priorité nationale de faire de la Permanence des soins ambulatoires (PDSA)." Une solution devrait néanmoins être apportée dans les années à venir. Et elle passera par la refonte des urgences de l’hôpital La Palmosa, annoncée pour début 2026. Il est en effet prévu que le futur plateau abrite une maison médicale de garde permettant au généraliste volontaire de prendre sa garde en toute sécurité au sein du service. "On pourra y accéder de l’extérieur sans passer par les urgences. Il y aura une salle d’attente à part, et un petit bureau d’accueil distinct", souligne Mylène Ezavin.

"Une telle structure sécurise. S’il y a un problème avec un patient, les médecins peuvent aller voir l’urgentiste, demander une prise de sang, une radio ou un avis. C’est enrichissant car ils peuvent échanger et ne seront pas isolés. L’enjeu est de retrouver un tour de garde pérenne, car aujourd’hui ils ne sont que quatre médecins à en prendre", conclut Jean-Louis Gerschtein.

En résumé

  • Hors cas d’urgence: je contacte en priorité mon médecin traitant. S’il ne répond pas, j’appelle la CPTS de la Riviera française pour être orienté vers un médecin généraliste du secteur sous 48h au 04.93.96.56.49. Au bout du fil, une opératrice répond du lundi au vendredi de 9h à midi et de 14h à 18h.
  • Si je n’ai pas de médecin traitant (et que j’habite sur le secteur de la Riviera française ou à Cap d’Ail): je peux également me tourner vers la CPTS, qui m’aidera à en trouver un en adéquation avec mes besoins.
  • En cas d’urgence: j’appelle en priorité le 15. En gardant en tête que le service des urgences de l’hôpital est réservé aux situations aiguës.

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