"On refuse de trier nos élèves", les enseignants mobilisés à Nice contre les groupes de niveau

Plusieurs dizaines d’enseignants des Alpes-Maritimes se sont rassemblés, ce mardi, à Nice, à l’appel des organisations syndicales, pour protester contre les réformes de l’enseignement portées par Gabriel Attal

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Mathilde Tranoy Publié le 02/04/2024 à 15:45, mis à jour le 02/04/2024 à 15:45
Les manifestants, rassemblés place Garibaldi, ont marché dans les rues de Nice jusqu’au lycée Masséna. (Photo M. T.)

Amoureux de leur métier, soucieux de l’avenir de leurs élèves, des dizaines d’enseignants du second degré se sont rassemblés, ce mardi à Nice, pour protester contre le "choc des savoirs" de Gabriel Attal. Ils répondaient à un appel national des organisations syndicales Snes-FSU, Snuipp et CGT Educ’Action.

Dans le viseur, les groupes de niveau souhaités par l’ex-ministre de l’Education devenu Premier ministre. Ils doivent être mis en place dès la rentrée de septembre dans les classes de sixième et cinquième en français et en mathématique, sur la base des résultats des évaluations nationales.

"C’est le contraire de ce qu’on défend: la réussite pour tous. Trier les élèves, ce n’est pas faire réussir les plus faibles, dénonce fabienne Langoureau, secrétaire académique du SNES-FSU. Pour cela il faut plus d’adultes: plus d’assistant s d’éducation, d’infirmiers scolaires et d’enseignants pour faire baisser le nombre d’élèves par classe et apprendre dans de bonnes conditions".

"Qu’en est-il dans les établissements privés? Ils disent qu’ils ne mettront pas en place les groupes de travail [et ont obtenu une dérogation du ministère]" s’alarme Fabienne Langoureau, qui craint une fuite des familles vers le privé.

"Nous sommes très inquiets"

"Ces groupes de niveau sont une mauvaise idée", tranche Christophe Chorda, professeur de français au collège Jean-Rostand de Nice. Nous sommes très inquiets. Cette mesure de stigmatisation, dont des études ont démontré qu’elle ne fait pas progresser les élèves les plus fragiles, va se faire à moyens constants. Un groupe de niveau de 15 élèves en difficulté ça veut dire que pendant ce temps, les autres groupes seront à 32, 33 élèves. Au niveau organisationnel, ça ne passera pas ».

"L’école ce n’est pas qu’un apport de connaissance. Il y a quelque chose de social qui se joue. Cette mesure ne va pas aider à construire une société plus tolérante, de l’entraide, alerte Fodi Hamdan, professeur de mathématique au collège Maurice-Jaubert. On a l’impression qu’on cherche à casser l’école publique, comme l’hôpital. Ça intervient après la réforme des retraites et avant qu’il [le gouvernement] ne s’attaque aux chômeurs en septembre. Je suis venu aujourd’hui défendre un autre projet de société".

"Une idéologie profondément inégalitaire"

"On est contre et on fera en sorte que ça ne s’applique pas", promet le secrétaire général de la CGT Educ’Action 06 Arthur Leduc, qui dénonce une "idéologie profondément inégalitaire", imaginés par un gouvernement dont "ses ministres sortent de l’école alsacienne ou Stan, des établissements privés élitistes".

"Un enfant qui sera étiqueté dans le groupe de niveau des plus faibles, ça va déterminer quelque chose d’important pour son avenir en lui fermant plusieurs portes. On nous dit qu’il pourra, en cours d’année, changer de groupe, mais on sait que c’est faux" ajoute Guillaume Canu, du bureau départemental de la CGT Educ’Action, chargé du second degré.

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