Se vacciner pour se protéger des cancers ORL, à la veille de la campagne "Rouge Gorge"

À la veille de "Rouge Gorge", campagne de sensibilisation aux cancers ORL, le Pr Bozec et le Dr Villarmé, chirurgiens ORL, rappellent que l’infection par le papillomavirus devient un des facteurs de risque majeurs.

Nancy Cattan Publié le 02/04/2024 à 16:30, mis à jour le 02/04/2024 à 16:30
À la veille de "Rouge Gorge", campagne de sensibilisation aux cancers ORL, le Pr Bozec et le Dr Villarmé, chirurgiens ORL, rappellent que l’infection par le papillomavirus devient un des facteurs de risque majeurs. Photo DR

Les deux coupables majeurs sont bien identifiés et depuis longtemps. Le troisième a été débusqué plus récemment. Si la consommation chronique de tabac et d’alcool sont clairement incriminés dans la survenue de cancers de la sphère ORL, le papillomavirus humain (HPV), déjà mis en cause dans le cancer du col de l’utérus, est en passe de devenir un facteur de risque prépondérant des cancers de l’oropharynx (incluant les amygdales et la base de la langue). "L’infection de la bouche et des VADS (voies aérodigestives supérieures) par le HPV se produit par voie sexuelle, lors de rapports oro-génitaux. Il n’existe pas de traitement préventif lorsque l’infection est avérée. Et faute de test de dépistage permettant de détecter précocement des lésions, on découvre généralement la maladie au stade de cancer", introduisent d’une seule voix le Dr Agathe Villarmé, chirurgien ORL au Centre Antoine Lacassagne-IUFC et le Pr Alexandre Bozec, chef du département de chirurgie oncologique cervico-faciale. Respectivement référente pour le CAL et ambassadeur en région Paca-est (lire interview ci-dessous) de la campagne "Rouge Gorge" qui démarre le 2 avril (1), les deux spécialistes en relaient les deux messages forts.

Des signes qui perdurent au-delà de 3 semaines

"Il est très important de consulter le plus tôt possible, en présence des signes d’alerte suivants: voix cassée, enrouement, palpation de « boules" dans le cou, taches ou lésions au niveau de la bouche ou de la langue et douleur à la déglutition. Lorsque ces symptômes, communs, persistent au-delà de trois semaines, il faut consulter un spécialiste ». Un message martelé avec force pour essayer de réduire le délai souvent élevé constaté entre l’apparition des symptômes et la prise en charge. Le motif: leur caractère banal, pouvant faire penser à une simple angine ou laryngite. "Le problème, c’est que même lorsque ces maux deviennent chroniques, les patients laissent souvent passer plusieurs mois avant de consulter. D’où un retard diagnostic et de prise en charge, avec comme conséquence des traitements plus lourds."

Car si les cancers ORL liés au HPV ont de meilleur pronostic que ceux associés au tabac et à l’alcool, avec plus de 80% de survie à 5 ans – "ils répondent très bien aux traitements qui associent radio, chimiothérapie et parfois chirurgie" –, la précocité de la prise en charge est déterminante en termes de séquelles.

Prévenir

Plus efficace encore que le diagnostic précoce, la prévention est le deuxième message fort de la campagne "Rouge Gorge". "Il est possible de prévenir l’apparition même de ces cancers liés à HPV grâce à la vaccination", martèlent les spécialistes, alors que le taux de couverture contre ce virus reste très faible (lire encadré ci-contre). Et ils "se tournent" vers les usagers mais aussi les professionnels de santé, qui manifestent encore des réticences vis-à-vis de ce vaccin pour rappeler les faits: "On a un recul de plus de 15 ans sur ce vaccin, il est très utilisé à travers le monde, avec des taux de couverture supérieurs à 90% parfois. Sa sécurité et son efficacité sont parfaitement démontrées."

1. Rens sur: www.sforl.org/campagne-rouge-gorge/

Un webinar "Cancer de la gorge et HPV" aura lieu le 4 avril à 17h30. Lien d’inscription.

À la veille de "Rouge Gorge", campagne de sensibilisation aux cancers ORL, le Pr Bozec et le Dr Villarmé, chirurgiens ORL, rappellent que l’infection par le papillomavirus devient un des facteurs de risque majeurs. Photo DR.

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