Le tueur présumé du policier mort à Avignon mis en examen et écroué après l'hommage national

Le meurtrier présumé du policier tué à Avignon a été mis en examen et écroué mardi soir, quelques heures après l'hommage national présidé par le Premier ministre Jean Castex, qui a salué le "courage" d'Eric Masson, qui "a servi jusqu'au sacrifice de sa vie".

AFP Publié le 12/05/2021 à 06:13, mis à jour le 12/05/2021 à 06:19
Le Premier ministre Jean Castex (D) devant le portrait du policier Eric Masson, tué à Avignon, lors d'un hommage national le 11 mai 2021 à Avignon POOL/AFP / Nicolas TUCAT

Mis en examen mardi soir pour "homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", le jeune homme de 19 ans a été écroué à la prison marseillaise des Baumettes, a précisé à l'AFP son avocat Louis-Alain Lemaire.

"Mon client conteste les faits et il n'est pas établi dans la procédure que l'auteur des tirs était au courant de la qualité de policier de la victime", a réagi l'avocat auprès de l'AFP en contestant la qualification retenu par les juges d'instruction en charge du dossier.

Le jeune homme a contre lui le témoignage du collègue d'Eric Masson qui se trouvait à ses côtés le jour du drame et l'a formellement reconnu, ainsi que celui de son complice présumé âgé de 20 ans qui a reconnu en fin de garde à vue qu'ils étaient bien tous les deux présents sur la scène du crime, selon une source policière.

Ce complice présumé devait lui aussi être présenté aux juges d'instruction chargés de l'enquête dans la soirée de mardi en vue de sa mise en examen. Les deux jeunes gens ont déjà été condamnés pour des faits de violences et d'infraction à la législation sur les stupéfiants, selon le procureur d'Avignon Philippe Guémas.

La mise en examen du tueur présumé d'Eric Masson est survenue quelques heures à peine après la cérémonie d'hommage national présidée à Avignon par le Premier ministre Jean Castex, devant quelque 300 personnes rassemblées dans la cour de la préfecture du Vaucluse, face aux remparts de la Cité des Papes.

Devant un portrait géant du brigadier, Jean Castex a notamment salué le "courage" du policier qui "a servi jusqu'au sacrifice de sa vie", pour que "ses filles (...) puissent se dire: mon père était un homme de bien, un policier exemplaire (...) tombé pour que nous puissions vivre en sécurité".

Eric Masson a été promu à titre posthume au grade de commandant de police et élevé au titre de chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

Immense émotion

Appelé avec ses collègues le 5 mai sur un point de trafic de drogue dans le centre d'Avignon, il avait procédé avec un autre policier au contrôle d'une cliente "de ce qui ressemblait à un échange de stupéfiants", avait expliqué le procureur Philippe Guémas. Deux jeunes hommes ont alors approché et leur ont demandé ce qu'ils faisaient, toujours selon le magistrat: "Eric Masson déclinait sa qualité de policier et l'individu sortait une arme de poing et faisait feu à deux reprises, l'atteignant au thorax et à l'abdomen".

Les deux jeunes hommes suspectés d'être directement impliqués dans ce meurtre ont été interpellés dimanche soir au péage de Remoulins, à une vingtaine de kilomètres d'Avignon, alors qu'ils s'apprêtaient à fuir vers l'Espagne, selon les enquêteurs.

Les gardes à vue de la sœur du tireur présumé et du conducteur de la voiture dans laquelle ils ont été arrêtés ont en revanche été levées mardi sans poursuite à ce stade. Selon une source policière, les enquêteurs cherchaient notamment à savoir si la sœur du tireur présumé avait effectué un trajet vers l'Espagne pour reconnaître le parcours.

Onze jours après la mort de Stéphanie Monfermé, une agente administrative du commissariat de Rambouillet, la mort d'Eric Masson avait suscité une immense émotion en France et alimenté la colère dans la profession.

Ses obsèques se dérouleront dans l'intimité familiale mercredi dans la commune de Bédarrides (Vaucluse), où il habitait avec sa compagne et ses deux fillettes.

Lundi soir, Jean Castex a annoncé un durcissement des peines encourues par les agresseurs de policiers et de gendarmes et notamment une peine de sûreté de 30 ans pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre les forces de l'ordre. Ces mesures ne s'appliqueront pas, quoi qu'il en soit, au cas du meurtrier d'Eric Masson, en vertu du principe de la non-rétroactivité de la loi.

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