"Nous sommes très tristes, très peinés... Comment accepter ça?": vive émotion à La Bouilladisse où résident les parents du petit Émile

À La Bouilladisse, petite commune des Bouches-du-Rhône où habitent les parents du garçon dont les ossements ont été découverts dans le Haut-Vernet, il reste encore beaucoup de questions autour de ce drame.

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Michaël Zoltobroda Publié le 31/03/2024 à 19:00, mis à jour le 31/03/2024 à 19:03
Le maire José Morales échange avec une équipe de la gendarmerie nationale devant la mairie de La Bouilladisse. Photo Valérie Le Parc

Un tricycle d’enfant au milieu d’outils de maçonnerie, laissés devant la maison et le prénom d’Émile inscrit sur la boîte aux lettres de la famille Soleil. Dans cette impasse du vieux Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), le temps semble s’être arrêté en juillet dernier, date de la disparition du garçon de 2 ans en vacances au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) avec ses grands-parents.

Ce dimanche de Pâques, la porte de la maison familiale est fermée. Seule une voiture de la gendarmerie locale s’en approche. Dans la matinée, le village de 6.000 habitants a appris l’annonce de la découverte des ossements d’Émile, près du lieu de sa disparition, à 166 kilomètres de-là.

Clara, une proche voisine du couple endeuillé, n’y a pas cru sur le coup: "Ça faisait un moment qu’il était recherché, on ne s’attendait plus à rien…" Cette téléconseillère de 21 ans, qui a toujours habité à La Bouilladisse, a suivi les différentes étapes de l’enquête et avait "peu d’espoir sur le dénouement".

Le temps du deuil

À quelques mètres du domicile des Colomban, Nathalie "imagine la tristesse de la famille", tout en se projetant: "Ils vont pouvoir entrer dans un processus de deuil, maintenant". Cette cheffe de service dans un centre médico-social, qui était à l’école de La Bouilladisse avec Philippe Vedovini (le grand-père d’Émile devenu ostéopathe du village), poursuit: "Avoir l’information du décès le jour de Pâques, pour une famille très religieuse, ça ajoute une dimension particulière à l’affaire".

Elle aussi a appris la nouvelle via les réseaux sociaux. Et elle aussi se pose encore beaucoup de questions. Notamment celle-ci: "Pourquoi n’ont-ils rien trouvé avant?" Cela intrigue autant Émilie, jeune maman et de nouveau enceinte: "Ils avaient tout ratissé et là, ils le retrouvent… Cette histoire est vraiment bizarre, tellement dingue. Est-ce qu’on va enfin pouvoir connaître la vérité? En attendant, on a beaucoup de peine."

Des questions et des hypothèses

Devant la maison où a grandi Émile, le temps semble s’être arrêté 9 mois plus tôt. Photo Valérie Le Parc.

Au King, seul bar-tabac ouvert du centre-ville, les discussions ne portent que sur les derniers rebondissements autour des ossements d’Émile. Nono, un vieil habitué des lieux déjà au whisky à 16 heures, tient une thèse complotiste difficilement déchiffrable. Pour d’autres, cela renforce l’hypothèse d’un drame familial, "avec le grand-père dans le rôle principal". "Il n’y a pas de fumée sans feu", glisse le patron de l’établissement. Steven, maçon de 24 ans, apporte son propre avis: "Au départ, je pensais que c’était un enlèvement, mais la piste de l’accident qui a mal tourné est de plus en plus plausible."

Devant la mairie de La Bouilladisse, le maire José Morales s’est déplacé pour répondre aux journalistes, un cigarillo à la main. "On est sous le choc, confie-t-il. On est très très triste, très peiné. Comment accepter ça? Tant que le corps n’était pas retrouvé, toutes les hypothèses étaient encore possibles. Dont celle d’un enlèvement."

L’élu divers gauche, qui n’a pas échangé avec la famille d’Émile depuis plusieurs semaines, ajoute: "C’est compliqué avec eux. Mais les parents voulaient savoir. Les derniers éléments actent le fait qu’il n’est plus là". Pour lui, "il y a aussi beaucoup de colère après cette découverte si proche du lieu de vacances des grands-parents".

Au nom de la ville, José Morales va "essayer de rendre hommage à Émile", dans le courant de la semaine, alors qu’un conseil municipal se tiendra jeudi. "Peut-être sous la forme d’une veillée, imagine-t-il. C’est encore trop tôt, on ne sait même pas s’il y aura des obsèques…"

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