"C’est un camp retranché": à Nice, le voisin irascible détenait un arsenal dans son appartement

Un locataire au passé psychiatrique s’est battu avec un agent d’entretien d’un immeuble niçois. La police a découvert à cette occasion qu’il avait transformé son studio en camp retranché.

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Ch. P. Publié le 31/03/2024 à 19:15, mis à jour le 31/03/2024 à 19:15
L’inquiétant locataire a été remis en liberté sous surveillance. Il sera jugé en septembre par le tribunal correctionnel de Nice. Photo Ch. P.

Fayçal était occupé à nettoyer les parties communes d’une copropriété au 19, avenue de la Californie à Nice quand le ton est monté avec Frédéric, 58 ans, un inquiétant locataire. Des coups ont été échangés mercredi et Frédéric a appelé la police. Entendu d’abord comme victime, il a finalement été placé en garde à vue. Les policiers ont établi que cet homme irascible s’est présenté avec un spray anti-cafards et un couteau pour s’en prendre à l’agent d’entretien qu’il a menacé de mort.

Le locataire agressif s’est blessé à la main pendant l’altercation. Lors de la perquisition de son domicile, les policiers sont tombés sur un arsenal. Il apparaît également qu’il s’entraînait parfois au tir dans ce studio où était placardé sur la porte un avertissement: "Vous pénétrez ici à vos risques et périls." Lors de l’audience des comparutions immédiates, le président Alain Chemama commente en direct les photos prises par les enquêteurs: "C’est un camp retranché."

"Mon fusil est déclaré"

"Vous vous rendez compte que vous auriez pu blesser ce monsieur avec ce couteau? Pourquoi ce fusil, cette matraque, ces couteaux... dans votre studio?" "Ça me rassure, répond le prévenu à l’apparence ordinaire. J’avais été agressé chez moi à Toulon. Et mon fusil est déclaré", précise-t-il. Pas suffisant pour rassurer le procureur Christophe Tricoche qui demande le placement en détention provisoire de Frédéric: "On ne comprend le ressort de votre passage à l’acte. Que va-t-il se passer si vous recroisez la victime? On ne peut pas lui demander ne plus venir travailler dans cet immeuble." En garde à vue, un expert psychiatre n’a rien diagnostiqué de particulier chez Frédéric. Or, celui-ci a été interné plusieurs fois par le passé et il fait toujours l’objet d’un suivi régulier.

Libéré sous contrôle judiciaire

Pour la défense, Me Didier Bergamini souligne que son client est "locataire depuis dix-sept ans dans cette résidence" . "Il n’a jamais fait parler de lui. J’aimerais que le tribunal puisse lui faire confiance. On peut envisager un contrôle judiciaire avec une obligation de soins avec un pointage. L’agent ne vient que le mardi matin." Le tribunal accède aux demandes de l’avocat, libère Frédéric mais ordonne une nouvelle expertise psychiatrique avant son procès en septembre. Dans les obligations du contrôle judiciaire il y a, évidemment, l’interdiction de détenir une arme et de croiser l’agent d’entretien.

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