Attentats, radicalisation, grands événements... Comment la Côte d’Azur a intégré la culture du risque

La France a relevé dimanche soir le plan Vigipirate au niveau "urgence attentat". Si les Alpes-Maritimes peuvent espérer quelques renforts militaires, notre département s’est habitué à vivre dans l’hyper vigilance.

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Christophe CIRONE Publié le 26/03/2024 à 07:15, mis à jour le 26/03/2024 à 08:23
Des militaires de la force Sentinelle en patrouille sur la promenade des Anglais, hier à Nice. Photo Frantz Bouton

L’urgence attentat. Une fois de plus. La France a dû s’y habituer. La Côte d’Azur en particulier. En réalité, les forces de l’ordre y sont sur le qui-vive depuis bien des années. L’État les appelle aujourd’hui à un surcroît de vigilance, partagé avec les citoyens.

Les leçons du passé

Après Paris, notre département est celui qui a payé le plus lourd tribut aux attentats djihadistes. Le 14 juillet 2016 a marqué un point de rupture. 86 morts, plus de 450 blessés: l’attaque au camion-bélier sur la promenade des Anglais a marqué les consciences (le procès en appel s’ouvre le 22 avril) et changé la donne sécuritaire.

Il y a aussi eu l’attaque au couteau à la basilique Notre-Dame, le 29 octobre 2020, là encore à Nice. Et celle qui a blessé deux militaires, le 3 février 2015, avenue Jean-Médecin. Avant cela, des terroristes avaient tué ou blessé des Azuréens à Toulouse (Merah, 2012), Nairobi (2013) ou en Kabylie (2014). Un passé lourd d’enseignements.

Vigilance permanente

En passant au niveau "urgence attentat", le plan Vigipirate prévoit "un élargissement et un renforcement des dispositifs actuels". Or ils étaient déjà conséquents. Plus encore depuis les attaques du 7 octobre dernier en Israël et le pilonnage de la bande de Gaza.

"Nous devons déjà surveiller les synagogues, rappelle Laurent A., délégué du syndicat Alliance police nationale 06. Idem pour les écoles, notamment celles qui ont une consonance religieuse. Là, cela signifie des mesures plus drastiques sur les événements à venir". Les militaires de la force Sentinelle apporteront un renfort accru.

Surveillance souterraine

Cette vigilance s’exerce aussi en souterrain. "C’est une priorité permanente. La recherche de renseignement sur la radicalisation, c’est devenu notre routine", confie un membre des forces de l’ordre. D’après cet observateur averti, "pas mal de profils inquiétants sont suivis. Dès qu’il y a des doutes, on prend les devants avec des perquisitions. Nos services de renseignement sont efficaces. Mais on n’est pas à l’abri qu’un groupe arrive en ordre dispersé par la voie de l’immigration irrégulière. Ou qu’un individu s’empare d’un couteau."

Ca risque de durer

Terre d’événementiel, la Côte est scrutée de près. Ce sera le cas du 19 au 21 juillet prochains. En pleine saison des festivals, la Grande Boucle se refermera à Nice, première historique. Policiers et gendarmes s’y préparent. La sécurité du Tour s’annonçait très relevée bien avant l’attaque de Moscou.

Idem pour les Jeux Olympiques. Six matchs de football auront lieu à l’Allianz Riviera, sous bonne garde. Or, les sportifs ne sont pas les seuls à s’entraîner. Pour preuve, cet "exercice de sécurité civile" organisé par la préfecture à l’aéroport de Nice, dans la nuit de mercredi à jeudi.

Effectifs pas extensibles

Problème: les effectifs ne sont pas extensibles à l’infini. Même avec le renfort de réservistes. Or les missions s’enchaînent, à l’image des opérations anti-stups "place nette". " Nous ne sommes pas assez nombreux pour assurer les missions régaliennes. Il va falloir les prioriser", prévient Laurent A. Selon lui, l’hyper vigilance s’étendra jusqu’aux JO. "Je pense qu’il n’y a pas trop le choix... Les événements de Moscou, ça nous rappelle à l’ordre."

En ce début de printemps, les militaires arpentent les rues niçoises sous le regard habitué des passants. Frantz Bouton / Nice Matin.

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