L’intelligence artificielle, une vraie révolution ?

En amont du 2e World artificial intelligence Cannes festival, voici ceux qui représentent l’IA sur la Côte d’Azur. Une technologie qui, si elle semble nébuleuse pour beaucoup, tend à prendre de plus en plus de place dans nos vies. Comment ? Éléments de réponse.

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Margot Dasque Publié le 05/02/2023 à 07:15, mis à jour le 05/02/2023 à 07:15
Paro est un robot émotionnel d’assistance thérapeutique: de l’IA tout en poils, made in Japan, qui a gagné nos Ehpad.

Comme toutes les révolutions, elle insuffle de la crainte. Si l’intelligence artificielle cumule son lot d’idées reçues, elle souffre surtout d’une méconnaissance. Et à raison: cette technologie semble aussi vaste qu’impalpable. À quelques jours du deuxième World artificial intelligence Cannes festival, qui réunit les pontes du domaine sur la Croisette (du 9 au 11 février), l’IA joue plus que jamais la carte de la pédagogie. Preuve en est: après les deux premiers jours réservés aux pros du domaine, le salon international ouvre ses portes au grand public.

Capable de reconnaître les vélos et les animaux

L’idée? Démocratiser et démystifier. Une ambition d’ampleur qui s’exhibe depuis mars 2020 sur les terres biotoises de Sophia Antipolis. Sous la pyramide de la route des Lucioles, se cache un trésor d’innovation: la Maison de l’intelligence artificielle (MIA). Première du genre. Un million d’euros ont été injectés par le Département des Alpes-Maritimes pour donner corps à l’immatériel. Les près de 700m2 sont destinés à l’acculturation "aussi bien des entreprises, des collectivités, des scolaires que du grand public", précise Isabelle Galy, directrice des lieux. Elle voit des délégations internationales fouler les dalles de cet espace se voulant être source d’émulation. Ce rôle de modèle sous les projecteurs du label 3IA (1) permet aux start-ups locales d’y exposer leur savoir-faire.

Éclairer les esprits de tous âges, cela passe par l’expérimentation. À ce titre, des animateurs sont présents sur le site pour accompagner les visiteurs dans leur découverte.

Parmi les nombreux outils du showroom: le bras droit des gardes du Parc du Mercantour. "Il y a plusieurs dizaines de pièges photos répartis sur le secteur. Avant, les équipes devaient trier manuellement chaque image. Et comme vous vous en doutez, beaucoup de randonneurs y apparaissent."

Un long et fastidieux travail de tri qui se retrouve facilité grâce à l’IA. "Elle est capable de reconnaître les humains et les vélos. Mais aussi les animaux." Sauf que voilà, tout est perfectible: "Si l’on prend cette image de loup dans la neige et qu’on ajoute un buisson devant lui, on voit que l’IA le classe comme étant un bouquetin."

La pandémie et les courbes prédictives

Pourquoi une telle erreur? "Cela est dû au fait que l’outil adjoint la neige au bouquetin car elle dispose majoritairement de données associant les deux." Un exemple parfait pour expliquer les biais et l’enjeu phare des données synthétiques. En clair: plus l’IA aura à sa disposition des données couvrant toutes les combinaisons possibles, plus son occurrence sera élevée. Logique.

Des applications concrètes dont les enjeux dépassent l’ordre du quotidien. Faisant ainsi passer notre société de la prévention à la… prédiction. "La pandémie a été un tournant à ce titre: le public a découvert des courbes prédictives. Ça, c’est de l’IA", souligne Isabelle Galy, qui, avec ses quarante années de carrière dans la tech, n’hésite pas à le dire: la révolution IA incarne un tournant, au même titre que le numérique précédemment. Les crises seront ainsi appréhendées sous un autre jour. Pour que l’imprévu prenne moins de place.

"Il faudra développer cette facette sur notre territoire"

Et cela va du suivi de l’autonomie d’une personne âgée aux flux des cours d’eau. Entre résilience, optimisation et approfondissement de la connaissance, l’IA sera bientôt adoptée partout. Une évolution interrogeant les besoins de futurs cerveaux bien formés. "Pour le moment, ce qui est offert en termes de formation est en corrélation avec l’écosystème", indique Isabelle Galy, au côté du vice-président du Département David Konopnicki: "Mais il est évident qu’à l’avenir, il faudra développer cette facette sur notre territoire pour que davantage d’écoles et de filières s’y installent."

D’ici là, des vocations doivent se créer: "Notre but est de sortir la MIA hors des murs pour aller à la rencontre des collégiens, du public qui n’est pas nécessairement proche géographiquement de la technopole." Des experts de demain, gardiens d’une éthique made in France.

1. La Côte d’Azur est un des quatre piliers du réseau national d’Instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle.

Isabelle Galy est directrice de la Maison de l’intelligence artificielle, à Sophia Antipolis.
L’IA est utilisée au Parc du Mercantour pour trier les images capturées par les pièges photos.

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