Réforme des retraites Elisabeth Borne accepte les conditions des Républicains

Dans un entretien au "Journal du dimanche", la Première ministre dit reprendre l’amendement des députés de droite limitant à 43 ans la durée de cotisation pour les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans.

L. AB. Publié le 05/02/2023 à 00:47, mis à jour le 05/02/2023 à 09:33
Les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à 63 ans au lieu de 64, promet désormais Elisabeth Borne. Photo AFP

Il n’aura pas fallu attendre longtemps. Alors que l’examen du projet de loi de réforme des retraites débute demain dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, la Première ministre, Élisabeth Borne, fait savoir ce dimanche dans Le Journal du dimanche qu’elle "souhaite trouver une majorité" pour voter le texte. Traduction concrète: "Nous entendons la demande" des Républicains (LR) de limiter à 43 ans la durée de cotisation pour les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans. Un point qui fait l’objet d’un amendement de la part des députés de droite.

"Entre 600 millions et un milliard"

C’est une deuxième victoire dont peut se targuer le chef du parti, l’Azuréen Éric Ciotti, après avoir déjà arraché à l’exécutif la revalorisation à 1.200 euros des petites pensions, non seulement pour les futurs retraités modestes, mais également ceux étant déjà dans cette situation aujourd’hui.

"Je souhaite une réforme, elle est indispensable, je souhaite la voter", avait répété jeudi soir le Niçois, qui avait alors déjà affirmé "être en train d’obtenir" cette nouvelle concession de la part de la majorité. De fait, Élisabeth Borne a pris sa décision dès le lendemain: c’est vendredi qu’elle a reçu nos confrères. À qui elle a confié "être convaincue que le groupe LR sera cohérent avec ce qu’il a toujours porté".

Cette extension du dispositif des carrières longues permettrait aux personnes concernées de partir à 63 ans, et non 64. " C’est une mesure qui, par an, coûtera entre 600 millions et 1 milliard d’euros et concernera 30.000 personnes", estime la Première ministre. La rapporteure ("Renaissance") du texte, Stéphanie Rist, avançait pourtant de son côté le chiffre de 2 milliards.

Pour Les Républicains, cette avancée est cruciale. À double titre: vis-à-vis de leur électorat, dont une portion significative a largement fait connaître son mécontentement sur ce point dans la version initiale du projet de loi. Et, par ricochet, pour maintenir la cohésion interne du parti, indispensable alors qu’il se commence tout juste à se remettre de divisions profondes et potentiellement fatales.

La fin des tensions au sein de LR?

Entre une douzaine et une trentaine de députés LR, selon les sources et les jours, soit de 20% à 50% du groupe, auraient rechigné à voter le texte en l’état. Dont Aurélien Pradié, le député du Lot candidat malheureux à la présidence du parti, et ses soutiens, dont la stratégie consistant à faire monter les enchères a finalement porté ses fruits.

L’annonce d’Élisabeth Borne tombe donc à pic pour apaiser le climat au sein des Républicains. Au point, peut-être, d’en surprendre certains: "Ça va venir dans la discussion parlementaire, Borne ne veut pas brader dès maintenant", confiait vendredi à l’AFP "un cadre" du parti.

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