Parti à la rescousse de Kevin Escoffier, le skipper de Monaco Boris Herrmann raconte cet épisode éprouvant

Le skipper du SeaExplorer – Yacht de Monaco a été dérouté, lundi soir, pour participer à l’opération de sauvetage de Kevin Escoffier. Boris Herrmann raconte cet épisode éprouvant de cette édition du Vendée Globe.

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Arnault Cohen Publié le 01/12/2020 à 18:58, mis à jour le 01/12/2020 à 19:02
Le skipper allemand du bateau monégasque, ce mardi: "Je me donne un peu de temps pour digérer tout ça." Photo DR

C’est un homme marqué par l’événement de la nuit qui a pris la parole, hier, dans la cabine de son bateau.

Boris Herrmann, le skipper du SeaExplorer – Yacht de Monaco, est l’un des trois navigateurs du Vendée Globe qui était susceptible de porter secours à Kevin Escoffier.

Le skipper de PRB, qui occupait la troisième place au classement général, a déclenché sa balise de détresse lundi en fin d’après-midi, alors qu’il se trouvait dans les 40es Rugissants, au large de l’Afrique du Sud. Son bateau, fragilisé par une mer démontée, était en train de couler.

Jean Le Cam (Yes We Cam) est arrivé en premier sur zone, lundi à 17 h. La direction de course a toutefois décidé de dérouter trois autres concurrents qui naviguaient dans la même zone: Sébastien Simon (Arkea Paprec), Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) et Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco).

"Quel soulagement!"

"J’ai été appelé par la direction de course, raconte le skipper du Team Malizia. J’étais le deuxième bateau le plus proche, après Jean Le Cam. On m’a demandé de faire route vers la dernière position connue de son bateau. J’ai mis un peu plus de deux heures pour y arriver."

"On nous a défini une zone de recherche, poursuit-il. Je suis allé dans le secteur qui m’était attribué. J’ai mis une heure pour traverser ce secteur. C’est alors que j’ai appris que Kevin avait été récupéré." Il ajoute: "Quel soulagement!"

Il aura fallu plusieurs heures à Jean Le Cam pour repérer le radeau de survie dans lequel Kevin Escoffier s’était réfugié.

Dans des conditions météorologiques difficiles, dans la nuit, le marin breton réussit à récupérer le naufragé, sain et sauf.

"J’essaie d’évacuer cette émotion"

Plus de peur que de mal, donc. Mais l’incident a marqué les esprits des concurrents. Pendant les recherches, Boris Herrmann était concentré, focalisé sur sa mission.

"Je ne ressentais pas d’émotion, juste de la peur pour Kevin. J’étais concentré, je regardais partout, dans toutes les directions. Il y avait une pleine lune, la mer était éclairée. "

En réalité, c’est le lendemain matin, ce mardi, donc, que "les émotions sont ressorties". "Je suis soulagé mais aussi un peu triste."

Et maintenant? De nouveau dans la course, le skipper allemand du bateau monégasque? "J’ai les bonnes voiles, je suis sur la bonne route, à la bonne vitesse. Mais pour l’instant, j’essaie d’évacuer cette émotion, cette tension. Je me donne un peu de temps pour digérer tout ça."

Hier soir, Boris Herrmann pointait à la 6e place du Vendée Globe.

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Monaco-Matin

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