On vous fait visiter le Moby-Dick, le plus vieux pointu du port de Nice

Conçu en 1921, le Moby-Dick est le plus ancien des pointus de l’association niçoise La Mouette. Il fêtera, dimanche, ses 100 ans. L’occasion de faire un tour à son bord.

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Alice Patalacci Publié le 23/10/2021 à 11:00, mis à jour le 23/10/2021 à 11:00
Le Moby-Dick, plus vieux pointu du port de Nice, fêtera ses 100 ans, dimanche. (Photo Eric Ottino) (Photo Eric Ottino)

Malgré ses 100 ans, le Moby-Dick navigue toujours. "Et il gagne beaucoup de régates, en portant les couleurs de notre association", s’enorgueillit Jean-François Rubolini, le président de l’association La Mouette. Qui compte 101 propriétaires qui entretiennent 81 pointus - en comptant celui-ci - sur le port de Nice. "On la [un pointu peut aussi s’appeler une balancelle, ndlr] sort tous les ans, on refait la peinture, on change des morceaux de bois…", ajoute-t-il.

Et pourtant, l’embarcation revient de loin. En décembre 2002, pour des raisons inexpliquées, elle prend feu. Son capitaine, Olympe, emploie alors trois ans à la rénover. "Et maintenant, elle va partout. En Italie, en Corse… et même à Sète cette année", sourit-il.

Que se passe-t-il, dimanche?

Pour l’anniversaire du Moby-Dick, l’association La Mouette organise une parade de 31 pointus.

Elle partira à 9h30 du port en direction de Lenval, et fera son retour en passant par le monument aux morts de Rauba Capeu.

Plus d’infos: lespointusdenice.com.

Un coup de cœur qui remonte à 60 ans

La voile du Moby-Dick est d’origine. Plus grande que celles des bateaux récents et de forme triangulaire, elle demande de la précision aux membres de l’équipage. (Photo Eric Ottino).

Le Moby-Dick a été refait à la main par son capitaine, Olympe. Il l’avait vu une première fois dans les années 60 à Menton, avant de le redécouvrir, huit ans plus tard, laissé à l’abandon à Antibes.

C’est le coup de cœur. Il l’achète, et passe deux ans à le rénover, en parallèle de son travail. Malgré l’incendie de 2002 (voir ci-dessus), le capitaine ne baisse pas les bras et continue les réparations sur son bateau à voile de dix mètres de haut.

Une voile particulière

La particularité de ce bateau, c’est sa voile, qui est à gréement volatile. De forme triangulaire, elle repose sur un mat simple et une grande perche. Contrairement aux bateaux plus récents, qui ont généralement une voile aurique, rectangulaire.

Deux barres jumelées

Michel, membre de l’équipage du Moby-Dick, tient une des deux barres qui permet de manœuvrer le bateau. (Photo Eric Ottino).

Le moteur, qui permet de manœuvrer le bateau, est relié à deux barres (que Michel, membre de l’équipage, tient dans sa main), jumelées. L’équipage navigue à la barre. Quand ils sont sous voiles, il les débranche, pour n’en n’avoir qu’une d’opérationnelle.

Une navigation manuelle

La navigation du Moby-Dick est particulièrement physique, si on compare aux bateaux récents, qui avancent mieux par vent de face. (Photo Eric Ottino).

Du fait de sa voile triangulaire, le mode de navigation du Moby-Dick est particulier. Le système volatile vient de l’Égypte antique. Il arrive ensuite en Méditerranée, et équipe les vieux bateaux de pêcheurs. "C’est un bateau qui fonctionne bien avec du vent arrière. S’il y a du vent de face, il n’avance pas", explique Michel, un des membres de l’équipage.

Une navigation physique donc, qui implique de zigzaguer si le vent vient de face. "Si on se rate avec ça, la voile est tellement grande, que ça ne pardonne pas. Contrairement aux bateaux plus récents", ajoute Claude, deuxième membre de l’équipage.

Refait comme à l’époque, le bateau se navigue à la main. "Il n’y a pas de winch [équipement qui permet de contrôler la voilure, ndlr], rien. Même le guindeau, qui permet de remonter l’ancre, est d’origine", insiste Olympe.

Un bateau unique

L’intérieur du bateau peut accueillir et héberger les quatre membres de l’équipage. (Photo Eric Ottino).

L’intérieur du bateau est aussi aménagé, aux goûts de son capitaine. "On n’en trouvera pas deux comme celui-ci", insiste-t-il, pas peu fier.

L’intérieur peut accueillir les quatre membres de l’équipage (et même un cinquième s’il dort à l’extérieur). Le cockpit arrière peut, lui, contenir jusqu’à 12 personnes.

"Ça fait de super apéros", rigole Olympe.

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